Les présidents des Associations d’historiens de l’Université :

Catherine Grandjean, SoPHAU

INHA Bibliothèque Gernet-Glotz - 2, rue Vivienne -75002 Paris

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Véronique Gazeau, SHMESP

Bibliothèque Halphen - 17, rue de la Sorbonne -75005 Paris

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Lucien Bély, AHMUF

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Jean-Claude Caron, AHCESR

Maison de la Recherche de Paris-Sorbonne - 28 rue Serpente -75006 Paris

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11 mars 2016

Madame la Ministre,

Monsieur le Secrétaire d’État,

Nos quatre associations ont été saisies par deux jeunes docteures agrégées de l’Enseignement secondaire qui s’inquiètent de la pérennisation du statut de chercheur dans le secondaire, qui cesse peu à peu d’être une situation temporaire avant l’obtention d’un poste dans l’enseignement supérieur ou la recherche. Le nombre d’agrégés-docteurs, parfois même habilités, en poste sans perspective de recrutement dans l’enseignement supérieur, devient alarmant. Du fait de la diminution du nombre de postes offerts aux concours, notamment ceux de maître de conférences et de (demi) ATER, le nombre de doctorants et de docteurs en histoire en poste en collège ou en lycée ne cesse de croître. Leurs conditions d’exercice sont rendues difficiles du fait que leurs qualifications universitaires ne sont pas reconnues par le ministère de l’Éducation nationale, alors qu’elles constituent une indéniable richesse pour la fonction publique. Il est dans l’intérêt général de la recherche française de ne pas décourager les chercheurs poursuivant leurs activités scientifiques en parallèle de leur enseignement ; celles-ci peuvent en outre participer aux missions de service public de ces historiens et enseignants (apport à la recherche, réflexion sur les programmes, formation des futurs enseignants…).

Nos quatre associations appuient la demande de ces deux docteures que soit révisée la règle en cours qui aboutit à ce qu’un titulaire d’un poste d’enseignement en collège ou en lycée perde celui‑ci ainsi que tous ses points d’ancienneté s’il bénéficie d’une à plusieurs années de détachement dans le cadre d’un contrat d’ATER, d’une École française ou d’un post-doctorat. Les règles administratives en vigueur dans l’Éducation nationale pénalisent de nombreux doctorants et docteurs lorsqu’ils ont candidaté à l’Université ou dans des institutions de Recherche. Elles contribuent ainsi à faire de la poursuite d’une carrière dans la recherche de manière temporaire ou parallèle une sanction implicite, alors qu’une telle démarche est valorisante pour l’Éducation nationale. La poursuite d’un double parcours demande déjà de nombreux sacrifices aux candidats et ne devrait pas se faire à leur détriment. Les doctorants et les docteurs devraient pouvoir conserver les points d’ancienneté obtenus en poste dans le secondaire avant l’obtention d’un poste temporaire dans le supérieur, ou le transfert vers le secondaire des points obtenus dans ce poste.

Elles demandent encore que soit négociée la durée légale de réalisation de thèse avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche. L’accomplissement d’une thèse par un candidat en poste dans l’enseignement secondaire nécessite un allongement non négligeable de la durée d’inscription. Les quatre associations souhaiteraient pouvoir revenir à une gestion plus souple de la durée légale, à l’encontre des récentes réformes qui ont contribué à rigidifier les règles de réinscription en thèse. Une durée maximale de dix ans pourrait être ainsi fixée pour tout doctorant enseignant dans le secondaire durant son travail doctoral.

Nous, présidents de ces quatre associations d’historiens de l’enseignement supérieur, nous tenons à votre disposition pour vous rencontrer afin d’évoquer ces questions qui appellent des réponses de vos Ministères respectifs.

Au nom de mes collègues, je vous prie d’agréer, Madame le Ministre, Monsieur le Secrétaire d’État, l’expression de ma considération la plus distinguée