Au milieu du XIXe siècle apparaît un nouveau média qui documente les sites et monuments antiques : la photographie. Sources historiques de grande valeur, ces vues sont devenues objets d’étude pour les choix esthétiques dont elles relèvent, leur contribution à l’élaboration et la diffusion des savoirs, leur rôle dans la formation d’un imaginaire et dans la « réception » de l’Antiquité, mais aussi leur dimension commerciale dans l’histoire du tourisme autour de la Méditerranée.
De l’Afrique du Nord à la Perse, en passant par Pompéi, Rome, la Grèce, la France et l’Égypte, nous suivons les photographes dans les vestiges antiques du Bassin méditerranéen à travers des fonds inédits, pour comprendre leurs motivations, leurs démarches, et parfois leurs difficultés. Ces vues d’une grande précision se multiplient au cours des décennies, documentant les nouvelles découvertes et les mises en valeur d’un patrimoine qu’on entend préserver de la destruction. Ces études posent avec acuité la question de la délité et de l’objectivité du témoignage de la photographie dans l’histoire de l’archéologie, mais aussi la question de la définition de la ruine, où science et pittoresque se côtoient, non sans émotion.