Les vingt-six articles rassemblés dans ce volume témoignent à la fois de la riche activité scientifique de Pascal Payen durant une vingtaine d’années, mais aussi de la manière dont il a contribué de façon décisive à construire et faire connaître un nouvel objet d’histoire : la réception, ou plutôt les réceptions de l’Antiquité. En partant d’Hérodote, de Thucydide et de Plutarque, il a embrassé les innombrables ramifications des processus d’appropriation ou de rejet, de traduction ou d’adaptation, voire de recréation des auteurs anciens, de l’écriture de l’histoire, de la pensée politique. Ce recueil montre ainsi que la constitution de l’Antiquité, en « tradition », en « patrimoine » s’inscrit dans la longue durée et procède d’un va-et-vient polymorphe et fécond, constitutif de toute herméneutique, entre le passé de l’œuvre et les présents de ses publics successifs.
Attesté depuis l’Antiquité, le tirage au sort est une pratique dont l’histoire s’inscrit dans la longue durée. Dès l’Iliade et les autres épopées, parce qu’il reposait sur le hasard et l’intervention des dieux, il était opposé, philosophiquement et concrètement, au choix des hommes, que celui‐ci fût fondé sur la raison et la délibération, le vote ou le bon vouloir personnel. C’est à cette procédure à la fois fréquente et commune dans le bassin méditerranéen antique que ce volume est consacré. Au travers de dix-huit contributions, il esquisse une réflexion collective sur les usages politiques, religieux, administratifs et ludiques qui étaient prêtés à la sors.
L’enquête débute avec les mondes grec et italien des époques archaïque et classique et conduit le lecteur jusqu’à la Rome républicaine et impériale, espace et époques pour lesquels la sortitio n’a à ce jour pas reçu encore l’attention qu’elle mérite. En prenant le parti d’une démarche diachronique et comparatiste, ce volume cherche à mettre en lumière les différentes significations et vertus attachées au tirage au sort en fonction des régimes qui y eurent recours et de leur culture politique. Pourquoi les Romains, comme tant d’autres peuples antiques, choisirent-ils de laisser une telle place au hasard dans la conduite des affaires de la cité ? Au-delà des enjeux propres à l’histoire ancienne, l’ouvrage s’inscrit dans une réflexion contemporaine. Il veille tout particulièrement à donner une profondeur historique et anthropologique au débat actuel sur la réintroduction du tirage au sort dans le contexte d’une crise de la « représentativité » que connaissent actuellement les démocraties occidentales.
Le livre est intégralement disponible en accès ouvert.
Le numéro 11 de la revue Archimède, Archéologie et histoire ancienne vient de paraître.
Le premier dossier, dirigé par Françoise Laroche-Traunecker et Isabelle Weygand, s’intitule « Êtres humains et animaux : interactions, cohabitation, représentations, perceptions, au Proche-Orient antique et en Égypte prédynastique ». À partir de textes, de représentations et de vestiges archéologiques, ce dossier présente des animaux sauvages chassés ou capturés à l’aide de pièges (petits mammifères, rongeurs), d’autres consommés ou offerts aux dieux (poissons). Sont également abordés l’appropriation d’animaux domestiques (ovins, chiens) et le dressage d’animaux sauvages (mangoustes).
Le second dossier, « Nouvelles données et perspectives de recherches sur la période romaine en plaine d’Alsace et ses abords », dirigé par Antonin Nüsslein, apporte un éclairage nouveau sur plusieurs thématiques, comme les pratiques funéraires, l’habitat ou encore les grands équipements sur la rive gauche du Rhin dans l’Antiquité. Les perspectives de recherches et les pistes méthodologiques présentées pourront constituer le creuset de nouveaux projets à mener à l’échelle régionale mais aussi à celle de la Gaule du nord et de la Germanie romaine.
Enfin, le numéro comporte également des Varia, coordonnés par Max Thomé.
L’exposition « Aux origines des Jeux Olympiques. GymnAsia. Concours et culture athlétiques dans l’Antiquité grecque » met en lumière une institution centrale la cité grecque antique : le gymnase. Elle s’appuie notamment sur un projet de recherche franco-allemand consacrée à son histoire et celle des concours athlétiques en Asie Mineure, une partie de la Turquie actuelle.
L’exposition et le livret d’accompagnement offrent non seulement une introduction au gymnase grec, mais aussi un aperçu du monde des concours, au-delà des seuls concours d’Olympie. Elle éclaire ainsi la culture de la compétition, caractéristique de l’Antiquité grecque. Ce volume retrace une histoire millénaire, entre le Ve siècle av. J.-C. et le Ve siècle ap. J.-C., en abordant le rôle du gymnase et des concours dans la société, la politique et l’économie, mais aussi leur importance dans la religion et la vie quotidienne. En s’appuyant sur le projet de recherche, l’exposition met également l’accent sur les évolutions régionales de cette institution en Asie Mineure antique.
Le numéro 49 (2024) de la revue Ktèma vient de paraître. Il contient un dossier d’articles sur les « intraduisibles » de l’Antiquité et un second dossier consacré à la représentation de l’espace dans l’histoire universelle de Diodore de Sicile. Une troisième section propose neuf articles de thèmes variés.
Bellica. Guerre, histoire et sociétés est une revue d’histoire, interuniversitaire et francophone, ouverte sur les sciences humaines et sociales. Elle se donne pour objet l’étude de la guerre et du fait militaire dans toutes leurs amplitudes spatiotemporelles et thématiques. Bellica paraît deux fois par an, en ligne exclusivement, avec pour ambition de contribuer à la diffusion du savoir scientifique dans le monde académique et jusqu’au cœur de la société. Au travers de problématiques et d’approches pluridisciplinaires, Bellica propose des perspectives innovantes et globales sur un fait social majeur, dont l’étude est indispensable pour comprendre la vie, l’organisation et l’évolution des sociétés humaines du passé et d’aujourd’hui à l’échelle du monde.
[Annonce transmise par la CUSGR]
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Les cités grecques de l’ouest de la mer Noire durant les époques classique et hellénistique sont insérées dans des réseaux économiques et des alliances politiques avec le reste du monde grec. L’analyse des différentes sources archéologiques, épigraphiques et littéraires cherche à reconstituer les structures, le rythme et les évolutions des échanges, qui ont permis à ces cités de perdurer entre des populations de l’hinterland parfois hostiles et la mer Noire. Les côtes occidentales du Pont-Euxin constituent une région qui, d’un point de vue économique, est loin d’occuper la place marginale que l’historiographie a tendance à lui attribuer au sein du monde grec.
[Annonce transmise par la CUSGR]
L’Asie Mineure est au centre du monde de Strabon, et le livre XIV de la Géographie, qui en boucle la description, un témoin majeur pour l’historien du sud et de l’ouest de la péninsule anatolienne : de fait, pour l’étude des différentes régions que sont l’Ionie, la Carie, la Lycie, la Pamphylie et la Cilicie, ainsi que Rhodes et Chypre, le livre XIV est une source inépuisable. Il n’est donc pas passé dans la tradition uniquement pour sa confédération lycienne, dont Montesquieu fit « un modèle d’une belle république fédérative », pour ses Cariens barbarophones, tant étudiés par les spécialistes d’Homère, ou encore pour son colosse de Rhodes, l’une des sept merveilles du monde, qui suscita l’intérêt des archéologues : c’est aussi l’abondance d’informations sur la terre et les hommes de ces contrées qui contribue à en faire l’un des livres les plus intéressants de la Géographie.
Il est un autre point caractéristique de ce livre, comme du reste des deux précédents : l’Asie Mineure y est peinte comme le centre de la culture grecque. En effet, alors que la description de la Grèce centrale ne livre que très peu de noms de philosophes, écrivains, savants et artistes, la géographie intellectuelle des régions ici traitées est d’une richesse sans précédent : c’est qu’une grande partie de l’expérience humaine et scientifique de Strabon est liée à l’Anatolie. Le livre XIV montre la familiarité de l’auteur avec la culture du monde où il est né, où il s’est formé, et dont il se sent partie intégrante. Pour l’étude de l’Asie Mineure, Strabon n’est donc pas seulement un géographe, mais aussi une source locale.
Après une notice sur ce livre et sa composition ainsi que sur l’histoire et l’établissement de son texte, ce volume en propose une nouvelle édition critique, traduite et commentée.
L’histoire des circulations en Méditerranée ancienne s’est longtemps restreinte à celles des hommes et dans le cadre des milieux anthropisés, au détriment des circulations des animaux. L’essor des études animales amène désormais à les intégrer pleinement à cette histoire qui s’insère aussi dans celle des environnements et des sociétés qui les habitent.
Au cours du Ier millénaire av. J.-C., des espèces ont régressé sous la pression humaine (lions, éléphants), voire disparu ; d’autres sont arrivées de mondes lointains, comme le paon ou le zébu, parfois introduites par les hommes indépendamment de leur volonté. L’élevage repose largement sur les déplacements de troupeaux. Des espèces sauvages ont migré spontanément, comme les criquets. Les animaux se révèlent ainsi sujets autant qu’objets d’une histoire globale des faunes méditerranéennes.
C’est cette variété de circulations animales et la façon dont elles reconfigurent la répartition géographique des espèces dans l’espace méditerranéen que cet ouvrage vient étudier, en proposant la première zoogéographie historique de la Méditerranée ancienne. En mêlant archéologie, archéozoologie, histoire, iconographie et philologie, l’étude des faunes, des bestiaires et des différentes formes de circulations permet d’interroger les phénomènes d’expansion ou de régression des espèces et l’impact de l’action humaine sur ces mutations.
Dans son recueil d’Aenigmata, le poète latin Symp(h)osius (IVe–Ve s.) fait précéder chaque énoncé d’un titre qui en indique la solution. Cette disposition, inhabituelle, semble priver le lectorat du processus de réflexion nécessaire à un réel jeu énigmatique. Pierre Siegenthaler propose de réévaluer l’expérience ludique qu’un tel livre pouvait malgré tout offrir. À travers une étude sélective du corpus, il démontre que Symposius a mis en place différentes stratégies visant à guider son lector vers une interprétation alternative – et souvent autoréflexive – du texte. La résolution de ce jeu cryptique permet d’accéder à un discours dissimulé par le poète et de mieux cerner son projet littéraire. L'étude offre également une nouvelle traduction française des Aenigmata, œuvre rarement rendue accessible dans cette langue.
[Annonce transmise par la SVAW/ASEA]
[Annonce transmise par la CUSGR]
[Annonce transmise par la CUSGR]