Dans le discours En l’honneur de Rome, l’orateur grec Aelius Aristide pose un regard perspicace et subtil sur l’Empire romain à son apogée (144 après J.-C.). Il loue l’efficacité politique et militaire des autorités romaines, tout en faisant valoir les droits des sujets grecs, grâce à un riche appareil de références culturelles qui se superpose et se combine à l’analyse du présent historique. Cet ouvrage, dont l’importance est reconnue, jette ainsi un éclairage intéressant sur l’histoire de l’Empire romain, sur la vision grecque de Rome et sur les fonctions de l’éloquence épidictique dans la vie politique de l’Antiquité. Cependant, le texte grec n’était plus imprimé en France depuis 1619 et la dernière édition critique, publiée à Berlin, remontait à 1898. Dans la présente édition, la mise en œuvre des méthodes et des instruments actuels de la recherche permet d’offrir un texte nouveau et plus sûr. La traduction cherche à rendre la qualité littéraire du discours ainsi que les significations complexes et, pour une part, obliques qu’il renferme. Un commentaire continu explicite l’interprétation historique, rhétorique et philologique.
Ce volume rassemble les textes de dix communications données à Montpellier entre 2021 et 2023 dans le cadre du séminaire de recherche Ipse Dixit, consacré à l’historiographie des sciences de la Méditerranée antique. Ces contributions en histoire, archéologie, égyptologie ou numismatique abordent chacune une problématique et sa conceptualisation par les chercheurs sur le temps long, dans une réflexion sur la construction d’un concept ou d’une discipline par l’historiographie du siècle dernier, ou plus ponctuellement, par l’analyse de l’apport d’un grand savant actif entre le milieu du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle.
L’ouvrage complet est accessible en accès libre sur CAIRN (articles téléchargeables au format PDF).
Les nouvelles fondations en Italie méridionale constituent un contexte privilégié pour étudier l’organisation des espaces des cités grecques, tant urbains que ruraux. La question de la frontière est ainsi un sujet qui permet d’analyser les différents défis auxquels les citoyens grecs ont été confrontés. Quelle pouvait être la conception des limites de l’occupation des terres par les Grecs dans un contexte colonial ? Y a-t-il une différence de perception de la frontière selon que l’on s’oppose à une autre cité grecque, à une communauté italique organisée en cité comme les Étrusques ou aux populations indigènes d’Italie ayant d’autres formes d’organisation ?
Telles sont les questions auxquelles cet ouvrage tente d’apporter des réponses en examinant les sources écrites, archéologiques et iconographiques. Hérodote, Diodore et Strabon permettent d’appréhender les conceptions intellectuelles de la frontière et d’analyser un imaginaire où le relief naturel est investi de légendes et de créatures fantastiques. Sont aussi pris en compte les vestiges archéologiques provenant de la campagne de trois cités achéennes, Sybaris, Métaponte et Poseidonia-Paestum, une place d’exception étant réservée au sanctuaire d’Héra de l’embouchure du Sele. La culture matérielle permet de suivre les évolutions et les interactions entre les Grecs et les autres populations, aboutissant à des frontières dynamiques et plurielles.
Le principat d’Auguste est considéré d’ordinaire comme une période unique, caractérisée par la présence de la même personne au sommet de la res publica et par la mise en place des institutions du Haut-Empire romain. Nous appelons habituellement cette période l’époque augustéenne. Cette approche présente toutefois un inconvénient, celui de passer sous silence le fait que les quarante années durant lesquelles Auguste resta au pouvoir se divisent en plusieurs phases et que la mise en place du régime, avec son empirisme et ses tâtonnements, dura jusqu’à la mort du fils de César en 14 p.C. Ce volume se propose de montrer que les dernières années du Principat d’Auguste, marquées par des changements et de nombreuses réformes, constituent un tournant fondamental.
À l'occasion du bicentenaire de la naissance d’Auguste Mariette (Boulogne-sur-Mer 1821 – Le Caire 1881), nous avons souhaité revenir sur sa personnalité, mais aussi nous interroger sur la place qu’il a tenue dans cette science nouvelle, l’égyptologie, qui en était alors à ses balbutiements, une trentaine d’années après le déchiffrement des hiéroglyphes par un autre Français, Jean-François Champollion.
Il existe des biographies d’Auguste Mariette, mais aucun ouvrage ne traite de la place de son œuvre dans l’histoire politique et culturelle de l’Égypte au XIXe siècle et dans celle des découvertes archéologiques.
Ce livre bénéficie d’une approche diversifiée et pluridisciplinaire (archéologues, historiens, conservateurs et muséographes aussi bien français qu’étrangers) et de sources archivistiques inédites : vingt-quatre intervenants de différents horizons géographiques et professionnels ont contribué à cet ouvrage en présentant de nouveaux documents ou points de vue.
Avec le destin de Juba II se joue celui de l’Afrique face à Rome. Il n’est encore qu’un enfant lorsque la Numidie, royaume de son père, tombe devant César. Le nouvel homme fort de l’empire le ramène, tout jeune captif, en Italie. C’est là que le petit prince orphelin grandit, au plus près de la famille du futur empereur Auguste. L’avenir de Juba est désormais aux mains du premier des Romains, qui décide opportunément de lui confier à l’âge adulte un nouveau royaume en même temps qu’il lui donne pour épouse Cléopâtre Séléné, fille de la grande Cléopâtre et d’Antoine.
Avec elle à ses côtés, Juba II fait roi entreprend désormais d’écrire une nouvelle histoire pour l’Afrique. Loin de se contenter d’être un simple fondé de pouvoir de Rome, le souverain, en passe de devenir l’un des plus grands érudits de son temps et fort de sa culture hellénistique, aspire résolument à faire jouer à son royaume un rôle inédit dans l’histoire du nord de l’Afrique et de la Méditerranée, sur lesquelles l’Empire romain a déjà étendu ses filets.
Élevé à Rome il en sait le prix, mais il a aussi pour arme l’éducation qu’il y a reçue et l’identité qu’il se construit. Tenu par sa fidélité à l’empereur, quel chemin prend alors sa liberté ? La réponse, complexe, tient au destin singulier du roi.
Son récit, encore empreint d’une grande part d’ombre, fut aussi chargé des préjugés modernes qui, entre la violence de la colonisation et les indépendances retrouvées, ont marqué les relations entre l’Europe et le Maghreb. Le portrait de Juba II est à multiples facettes, sur lesquelles cet ouvrage jette une nouvelle lumière.
Cet ouvrage propose une enquête sur les formes de problématisations de la vie sexuelle des Anciens, développées en Occident aux XIXe et XXe siècles. De la médecine à la philologie, de l’anthropologie à l’histoire, l’érotisme des Grecs et des Romains devient objet de savoir et d’érudition. Débats, censures, malentendus, grandes amitiés et controverses se succèdent dans le champ pourtant longtemps feutré de l’université. Alors que plus de vingt siècles nous séparent des hommes et des femmes de l’Antiquité, le sexe des Anciens ne cesse, semble-t-il, de nous concerner.
Une généalogie de la « sexualité antique » était donc devenue nécessaire. Elle prend ici le sens foucaldien d’une tentative de compréhension des discours modernes sur les aphrodisia.
Les vingt-six articles rassemblés dans ce volume témoignent à la fois de la riche activité scientifique de Pascal Payen durant une vingtaine d’années, mais aussi de la manière dont il a contribué de façon décisive à construire et faire connaître un nouvel objet d’histoire : la réception, ou plutôt les réceptions de l’Antiquité. En partant d’Hérodote, de Thucydide et de Plutarque, il a embrassé les innombrables ramifications des processus d’appropriation ou de rejet, de traduction ou d’adaptation, voire de recréation des auteurs anciens, de l’écriture de l’histoire, de la pensée politique. Ce recueil montre ainsi que la constitution de l’Antiquité, en « tradition », en « patrimoine » s’inscrit dans la longue durée et procède d’un va-et-vient polymorphe et fécond, constitutif de toute herméneutique, entre le passé de l’œuvre et les présents de ses publics successifs.
Attesté depuis l’Antiquité, le tirage au sort est une pratique dont l’histoire s’inscrit dans la longue durée. Dès l’Iliade et les autres épopées, parce qu’il reposait sur le hasard et l’intervention des dieux, il était opposé, philosophiquement et concrètement, au choix des hommes, que celui‐ci fût fondé sur la raison et la délibération, le vote ou le bon vouloir personnel. C’est à cette procédure à la fois fréquente et commune dans le bassin méditerranéen antique que ce volume est consacré. Au travers de dix-huit contributions, il esquisse une réflexion collective sur les usages politiques, religieux, administratifs et ludiques qui étaient prêtés à la sors.
L’enquête débute avec les mondes grec et italien des époques archaïque et classique et conduit le lecteur jusqu’à la Rome républicaine et impériale, espace et époques pour lesquels la sortitio n’a à ce jour pas reçu encore l’attention qu’elle mérite. En prenant le parti d’une démarche diachronique et comparatiste, ce volume cherche à mettre en lumière les différentes significations et vertus attachées au tirage au sort en fonction des régimes qui y eurent recours et de leur culture politique. Pourquoi les Romains, comme tant d’autres peuples antiques, choisirent-ils de laisser une telle place au hasard dans la conduite des affaires de la cité ? Au-delà des enjeux propres à l’histoire ancienne, l’ouvrage s’inscrit dans une réflexion contemporaine. Il veille tout particulièrement à donner une profondeur historique et anthropologique au débat actuel sur la réintroduction du tirage au sort dans le contexte d’une crise de la « représentativité » que connaissent actuellement les démocraties occidentales.
Le livre est intégralement disponible en accès ouvert.
Le numéro 11 de la revue Archimède, Archéologie et histoire ancienne vient de paraître.
Le premier dossier, dirigé par Françoise Laroche-Traunecker et Isabelle Weygand, s’intitule « Êtres humains et animaux : interactions, cohabitation, représentations, perceptions, au Proche-Orient antique et en Égypte prédynastique ». À partir de textes, de représentations et de vestiges archéologiques, ce dossier présente des animaux sauvages chassés ou capturés à l’aide de pièges (petits mammifères, rongeurs), d’autres consommés ou offerts aux dieux (poissons). Sont également abordés l’appropriation d’animaux domestiques (ovins, chiens) et le dressage d’animaux sauvages (mangoustes).
Le second dossier, « Nouvelles données et perspectives de recherches sur la période romaine en plaine d’Alsace et ses abords », dirigé par Antonin Nüsslein, apporte un éclairage nouveau sur plusieurs thématiques, comme les pratiques funéraires, l’habitat ou encore les grands équipements sur la rive gauche du Rhin dans l’Antiquité. Les perspectives de recherches et les pistes méthodologiques présentées pourront constituer le creuset de nouveaux projets à mener à l’échelle régionale mais aussi à celle de la Gaule du nord et de la Germanie romaine.
Enfin, le numéro comporte également des Varia, coordonnés par Max Thomé.
L’exposition « Aux origines des Jeux Olympiques. GymnAsia. Concours et culture athlétiques dans l’Antiquité grecque » met en lumière une institution centrale la cité grecque antique : le gymnase. Elle s’appuie notamment sur un projet de recherche franco-allemand consacrée à son histoire et celle des concours athlétiques en Asie Mineure, une partie de la Turquie actuelle.
L’exposition et le livret d’accompagnement offrent non seulement une introduction au gymnase grec, mais aussi un aperçu du monde des concours, au-delà des seuls concours d’Olympie. Elle éclaire ainsi la culture de la compétition, caractéristique de l’Antiquité grecque. Ce volume retrace une histoire millénaire, entre le Ve siècle av. J.-C. et le Ve siècle ap. J.-C., en abordant le rôle du gymnase et des concours dans la société, la politique et l’économie, mais aussi leur importance dans la religion et la vie quotidienne. En s’appuyant sur le projet de recherche, l’exposition met également l’accent sur les évolutions régionales de cette institution en Asie Mineure antique.
Le numéro 49 (2024) de la revue Ktèma vient de paraître. Il contient un dossier d’articles sur les « intraduisibles » de l’Antiquité et un second dossier consacré à la représentation de l’espace dans l’histoire universelle de Diodore de Sicile. Une troisième section propose neuf articles de thèmes variés.
Bellica. Guerre, histoire et sociétés est une revue d’histoire, interuniversitaire et francophone, ouverte sur les sciences humaines et sociales. Elle se donne pour objet l’étude de la guerre et du fait militaire dans toutes leurs amplitudes spatiotemporelles et thématiques. Bellica paraît deux fois par an, en ligne exclusivement, avec pour ambition de contribuer à la diffusion du savoir scientifique dans le monde académique et jusqu’au cœur de la société. Au travers de problématiques et d’approches pluridisciplinaires, Bellica propose des perspectives innovantes et globales sur un fait social majeur, dont l’étude est indispensable pour comprendre la vie, l’organisation et l’évolution des sociétés humaines du passé et d’aujourd’hui à l’échelle du monde.
[Annonce transmise par la CUSGR]
[Annonce transmise par la CUSGR]
Les cités grecques de l’ouest de la mer Noire durant les époques classique et hellénistique sont insérées dans des réseaux économiques et des alliances politiques avec le reste du monde grec. L’analyse des différentes sources archéologiques, épigraphiques et littéraires cherche à reconstituer les structures, le rythme et les évolutions des échanges, qui ont permis à ces cités de perdurer entre des populations de l’hinterland parfois hostiles et la mer Noire. Les côtes occidentales du Pont-Euxin constituent une région qui, d’un point de vue économique, est loin d’occuper la place marginale que l’historiographie a tendance à lui attribuer au sein du monde grec.
[Annonce transmise par la CUSGR]