La Société Française d’Histoire Urbaine (SFHU) ouvre, pour sa 15e session, un concours de thèses qui s’adresse aux jeunes docteures et docteurs en histoire urbaine, ayant soutenu leur thèse durant l’année civile 2024. Par cette initiative, dotée d’un prix de 2000 euros, la SFHU vise à encourager de jeunes chercheuses et chercheurs et à favoriser la plus large diffusion possible de leurs travaux.
Le jury peut aussi attribuer un prix spécial doté de 1000 euros.
Sont recevables toutes les thèses qui abordent le fait urbain dans son historicité, quels que soient la période, l’espace et la discipline académique (histoire, droit, urbanisme, architecture, histoire de l’art…) concernés. Les thèses d'histoire urbaine antique entrent donc pleinement dans cet appel.
Date limite de candidature : 16 mars 2025
Date limite de candidature : 16 mars 2025
Contact :
Le colloque est organisé par Lorenzo Boragno et Antonio Romano (tous deux membres de l’UMR 6566 - Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire).
Dans l’anonyme Differentiae verborum, attribuée à Marcus Cornelius Fronto, une réflexion subtile sur la distance sémantique entre anticum et vetus éclaire la nature du rapport que les Romains entretenaient avec leur passé : Anticum et vetus. Anticum est quod excessit patrum memoriam, vetus annorum multorum sentit utilitatem (Gramm. Lat. VII, 520 Keil : « Anticum désigne ce qui échappe à la mémoire des pères, tandis que vetus renvoie à ce qui conserve l’utilité des années passées »). Aucune traduction française ne saurait pleinement restituer cette distinction : anticum est ce qui, en étant ante (« devant ») d’un point de vue spatial et temporel, appartient exclusivement au passé, alors que vetus puise dans l’expérience passée, mais trouve également sa place dans le présent.
Pour valoriser cette distinction, les chercheurs de l’Antiquité romaine ont progressivement intégré des catégories et des cadres conceptuels empruntés aux travaux des sociologues et des historiens de la contemporanéité.
Cependant, les dynamiques spécifiques de la construction de ce passé exemplaire restent encore à préciser.
Après avoir examiné la manière dont la mémoire du passé se simplifie au fil du temps, il convient d’en considérer l’une des conséquences : le phénomène de la centonisation. Dans cette mémoire abrégée, les frontières s’estompent, permettant une reconstruction du passé où divers éléments, images et tropes se mêlent au sein d’un même texte. Ce processus repose sur un mélange d’images et de valeurs simplifiées, où des périodes et figures historiques éloignées dans le temps se trouvent rapprochées pour servir une interprétation donnée. Ce phénomène mérite d’être étudié tant dans une perspective littéraire – par exemple, en s’appuyant sur la notion de bibliothèque collective ou imaginée de Pierre Bayard, selon laquelle le rapport à la littérature dépasse les expériences individuelles pour englober celles d’une communauté, révélant ainsi les mécanismes de récupération et de combinaison des figures et images passées – que dans une perspective plus strictement historique. Ces deux approches, rhétorique et historique, pourraient conjointement éclairer cet aspect singulier de la reconstruction mémorielle.
Par ailleurs, ce colloque entend promouvoir une analyse approfondie des mécanismes de la mémoire en mettant en lumière les spécificités de la réutilisation du passé dans le monde romain. L’histoire de l’appropriation du passé par les détenteurs du pouvoir à Rome a déjà fait l’objet de travaux substantiels. Selon l’interprétation de Moses I. Finley dans The Use and Abuse of History (1971), la mémoire collective ne serait rien d’autre que la transmission, à une communauté, de la mémoire d’un individu unique : celui qui détient le pouvoir. Cette mémoire, explicitement politique, s’appuie sur une diversité de supports – fêtes, monuments, monnaies –, comme en témoigne l’histoire de l’Empire romain.
Néanmoins, une approche plus nuancée semble possible : chaque groupe, qu’il soit défini par des critères géographiques ou sociaux, cultivait et promouvait une vision propre du passé, souvent très spécifique. Comment ces groupes sociaux façonnaient-ils leur mémoire ? Comment dialoguaient-ils, voire s’opposaient-ils, à l’interprétation du passé proposée par les élites au pouvoir ? Une mémoire d’opposition était-elle concevable, et si oui, comment s’articulait-elle ? Parmi ces cas, ce colloque vise à examiner notamment les modalités d’appropriation des exempla romains par les chrétiens dans l’Antiquité tardive.
Ainsi, le colloque vise à explorer la possibilité de la centonisation historiographique, et à proposer une première définition de la valeur mémorielle et épistémologique du phénomène. Comme dans la centonisation littéraire, l'élément centonné doit être interprété à la fois dans son contexte d’origine et dans le nouveau contexte où il se trouve : c’est dans cette simultanéité qu’il assume un troisième et nouveau sens.
Il en va de même pour la centonisation historiographique : lorsque deux personnages ou deux événements sont mis en relation, chacun conserve son sens dans le contexte historique et chronologique originel, tout en assumant un troisième et nouveau sens dans le cadre même de la comparaison.
Pour explorer cette possibilité, le colloque propose cinq axes de recherche, non exclusifs, énumérés ci-dessous :
- La centonisation du passé et sa valeur épistémologique : mélanger, reconstruire et réinterpréter le passé, d’un point de vue historique et littéraire
- La mort des exemples : réflexions sur le déclin de la puissance allusive d’un exemple et de sa compréhension
- Mémoire et identité : stratégies mémorielles et références au passé comme instruments de construction identitaire
- Les chrétiens et le passé romain : exemples d’appropriation culturelle
- Les exemples romains dans le monde post-classique : survivance dans la littérature et la politique après la chute de l’Empire (Ve-IXe siècle)
Date limite de soumission : 31 mars 2025
Contact :
Ce numéro est dirigé par Laurent Capdetrey, Yves Desfossés et Anne Lehoërff.
Ce numéro a pour ambition de réunir des articles traitant de l’archéologie des conflits, dans une perspective chronologique large allant des périodes les plus anciennes, jusqu’au du XXe siècle. Le recueil entend penser et illustrer un mouvement initié depuis trois décennies qui a vu un développement sans précédent de ce champ de l’archéologie. La multiplication des chantiers a correspondu en effet à une forte demande aussi bien institutionnelle que sociale, tout particulièrement autour des conflits du XXe s. mais c’est en réalité tout le spectre chronologique qui est concerné par un phénomène, qui, par ailleurs, contribue largement au développement des études sur la guerre au sens large. Dans le contexte français, l’implication active de l’archéologie préventive aux côtés de l’archéologie programmée dans ce champ, qu’il s’agisse du domaine terrestre ou maritime, a fortement contribué à l’enrichissement sans précédent des savoirs. Il a donc paru pertinent de proposer un bilan d’étape polyphonique sur ce champ de recherche dont le dynamisme pose de nouvelles questions et définit de nouveaux enjeux scientifiques, mémoriels et même sociétaux.
Quelques thématiques peuvent être retenues dans ce cadre, qui n’ont rien d’exhaustives :
- Objets et espaces des conflits
- Culture matérielle de la guerre
- Temps et temporalité
- Corps en guerre
- Archéologie, sociétés, mémoire
Les propositions de contributions (entre 1500 et 2000 caractères espaces compris), accompagnées d’un bref curriculum vitae (1000 caractères espaces compris maximum), sont à adresser par voie électronique à l’adresse de contact ci-dessous.
Date limite de soumission : 1er mars 2025
Contact :
L’École française d’Athènes est un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel placé sous l’autorité du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Elle a son siège à Athènes.
Elle a pour mission fondamentale de développer la recherche et la formation à la recherche dans toutes les disciplines se rapportant à la Grèce antique, byzantine, moderne et contemporaine. A ce titre, elle est un centre de recherche en sciences humaines et sociales sur le monde hellénique et balkanique. L’École française d’Athènes accueille des membres scientifiques nommés par le directeur de l’École pour une année renouvelable trois fois maximum, sur proposition du conseil scientifique de l’École après avis d’une commission d’admission.
Ils sont recrutés parmi :
1° Les doctorants ;
2° Les titulaires d’un diplôme national de niveau égal ou supérieur au doctorat ;
3° Les maîtres de conférences ou personnels assimilés en application de l’article 6 du décret du 16 janvier 1992 ;
4° Les personnes qui justifient de titres ou diplômes universitaires ou scientifiques étrangers jugés équivalents par la commission d’admission.
Les membres ont vocation à être associés aux programmes de recherche de l’École. Ils peuvent également poursuivre une recherche personnelle. Au cours de leur séjour ils remettent un mémoire inédit en rapport avec leur projet de recherche qui est examiné par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Les membres doivent en outre adresser au directeur de l’école, chaque année, un rapport sur leurs travaux.
Pour l’année 2025-2026, dix postes de membre de l’École française d’Athènes seront vacants ou susceptibles d’être vacants à compter du 1er septembre 2025.
Date limite de candidature : 14 février 2025
Contact :
Les éditions Classiques Garnier ont créé une nouvelle collection intitulée « Histoire des Antiquités ». Comme son nom l'indique, la collection accueille des monographies et ouvrages collectifs consacrés aux mondes anciens, dans toutes leurs diversités documentaire et thématique. Elle entend refléter la vitalité des sciences de l’Antiquité en alliant érudition et questionnement problématique. Une place particulière est faite aux ouvrages réfléchissant sur la longue durée de la période antique.
Les manuscrits de toute taille sont examinés, avec toutefois une contrainte assez forte quant au nombre d'illustrations figurées. Les Classiques Garnier proposent un processus éditorial rapide (en moyenne 6 mois entre l'acceptation du manuscrit et sa publication) et un réseau de diffusion large.
Toutes les demandes d’informations et les propositions de manuscrit peuvent être adressées à
La revue Archimède. Archéologie et histoire ancienne ouvre un appel à dossier pour ses prochains numéros (proposition à soumettre aux printemps-été, articles et dossier à rendre en septembre de l'année N, numéro à paraître en juin de l’année N+1 ; contacter au plus tôt la revue pour présenter le projet).
Archimède. Archéologie et histoire ancienne est une revue scientifique spécialisée dans le domaine de la recherche en archéologie et en histoire (de la préhistoire à Byzance et le monde islamique médiéval, Europe-Méditerranée). Sa spécificité réside dans l’importance accordée aux collaborations scientifiques entre historiens, archéologues et philologues, en particulier par une ouverture aux champs des sciences sociales et de l’anthropologie culturelle. Grâce à un fort investissement dans la qualité de la démonstration visuelle (plans, cartes, dessins, modèles, photographies), elle se distingue comme un support de publication idéal pour mettre en valeur la réflexion scientifique et l’analyse des documents archéologiques et iconographiques.
Les contributions sont évaluées selon une double expertise en aveugle : elles disposent d’un identifiant DOI et sont automatiquement déposées sur les archives ouvertes HAL-SHS. Pour toute proposition de dossier ou d’article, contactez la direction de la revue :
La revue Ktèma publie des dossiers thématiques et des varia portant sur l’histoire, la littérature et l’archéologie de la Grèce, de Rome, du Proche-Orient et de l’Égypte antiques. Chaque numéro fait place à un ou des dossiers thématiques, ainsi qu’à des contributions isolées publiées dans la rubrique des varia. Dans les deux cas, les articles font l’objet d’une double expertise extérieure sous forme anonyme.
La date limite pour soumettre un article à paraître dans les varia du volume 50 (2025) est fixée au 31 janvier 2025.
Les chercheurs qui souhaiteraient proposer un dossier thématique pour Ktèma 51 (2026) sont invités à prendre contact avec la direction de la revue, à l’adresse mail indiquée ci-dessous.
Date limite de candidature : 31 janvier 2025
Contact :
Centre de recherche conjoint de la Universidad Autonoma de Madrid et la Casa de Velázquez, le MIAS a été admis en avril 2019 comme membre de plein droit du prestigieux réseau NetIAS (Network of European Institutes for Advanced Study). Il a pour objectif de renforcer et internationaliser la recherche, notamment en Sciences Humaines et sociales, à travers la mise en place d’une politique d’invitation de chercheurs de haut niveau. Pour cela, le MIAS propose un appel à candidatures ouvert. Les chercheurs résidents, sélectionnés au travers d’un processus d’évaluation rigoureux, disposent d’une grande autonomie dans le développement de leur projet de recherche, et échangent régulièrement à l’occasion de rencontres interdisciplinaires, entre eux mais également avec les communautés scientifiques locale, régionale et nationale.
La communauté scientifique du MIAS est composée d’environ 30 chercheurs, en Sciences Humaines et Sociales, dont le séjour à Madrid peut varier de 3 mois à 3 ans.
Plusieurs appels à candidatures sont ouverts tout au long de l’année universitaire.
Les historiens de l’art et les archéologues qui travaillent sur les édifices de culte s’intéressent à des formes et des techniques architecturales, à des décors, peints et/ou sculptés, mais ils tentent aussi de restituer les rituels et les circulations qui s’y déroulèrent.
L’édifice et sa périphérie constituent un espace sacré, délimité par une frontière, matérielle ou symbolique, qui marque la séparation avec l’espace profane. Ce territoire qui appartient à la divinité est soumis à un ensemble de règles et d’usages qui régissent la pratique rituelle, qui est elle-même étroitement liée à l’espace : gestes, sacrifices, prières, cheminements prennent place en des emplacements définis, dont l’architecture et le décor précisent souvent l’identification et la fonction. Les seuils, qui matérialisent le passage d’un espace à un autre, sont aussi la traduction architecturale des frontières qui interviennent dans le rituel. Ils marquent l’accessibilité à un espace ou, au contraire, l’interdiction ou la restriction à certains groupes de la société ou au personnel religieux pour les espaces les plus sacrés. Ils matérialisent différentes gradations de sacralité, appelant certains gestes, certaines prières ; leurs abords peuvent faire l’objet de dispositifs architecturaux et de décors spécifiques (reliefs, sculpture architecturale, statues).
L’enjeu pour les chercheurs qui étudient les sociétés antiques et médiévales, leurs croyances, leurs cultes et leurs pratiques rituelles, est de restituer une spatialité fonctionnelle et symbolique en analysant les structures architecturales, les décors, le mobilier, les textes (littéraires et épigraphiques), les sources normatives et les sources de la pratique. Le travail de recherche peut se heurter à plusieurs difficultés méthodologiques, qu’il s’agisse du caractère lacunaire des vestiges conservés, de la stratification des utilisations sur le temps long, de la correspondance complexe entre le vocabulaire utilisé par les auteurs anciens et les objets et espaces observés, du manque de textes ou, au contraire, de la disparition de certains édifices, connus uniquement par des sources écrites.
Pour ce numéro de la revue Frontière·s, consacré aux frontières du sacré de l’Antiquité à la fin du Moyen Âge, différentes thématiques pourront être abordées, à partir d’études de cas ou de synthèses sur un corpus, ici listées de manière non exhaustive :
- l’établissement de normes sur l’accès des différents espaces des édifices de culte ;
- l’interprétation parfois complexe de la terminologie employée dans les sources écrites pour distinguer différents espaces ;
- l’approche croisée de vestiges conservés et de sources textuelles ;
- la restitution de structures de séparation plus au moins autonomes par rapport au gros œuvre (portes, tentures, chancels, jubés, grilles, clôture…), qui peuvent connaître des variations liées à la nature du culte, au calendrier religieux, mais aussi à l’évolution sur le temps long des pratiques liturgiques ;
- l’aménagement des seuils et des passages (sculpture, décoration architecturale, inscriptions topiques) ;
- la restitution des perceptions sensorielles des cérémonies au sein d’un espace donné ;
- la périodisation de l’histoire d’un édifice au regard de l’évolution de l’organisation spatiale du sacré.
Date limite de candidature : 31 mai 2025
Contact :
Le programme est dirigé par Frédéric Worms (ENS), Anca Dan (CNRS-ENS) et Christine Mauduit (ENS).
Le programme « Humanités dans le texte », porté par l’ENS-PSL, en collaboration avec le Ministère de l’Éducation nationale et les associations CNARELA et APLAES a pour but de constituer une bibliothèque de modules pédagogiques transdisciplinaires, composés de textes, d’images et de vidéos, destinés à venir en appui à l’enseignement des langues et cultures de l’Antiquité. Ces modules sont créés par des enseignants, des chercheurs, des spécialistes de différents domaines à partir d’un texte latin et grec, reproduit en original, traduit et commenté selon différentes perspectives d’intérêt scientifique et sociétal.
Une journée de présentation des projets réalisés sera organisée à l’ENS, le deuxième samedi de décembre.
Date limite de candidature : 31 mai 2024
Contact :