Partout dans Rome, les monuments sont couverts d’inscriptions, antiques ou modernes, qui ne rapportent pas uniquement le nom de leur constructeur, mais célèbrent leur restauration. Les empereurs romains, les dirigeants de la Commune au XIIe siècle, les papes de la Renaissance ou encore Mussolini au XXe siècle se sont souvent présentés comme les protecteurs d’un patrimoine ancien et ont fait de la restauration urbaine l’un des fondements de leur légitimité, quand bien même ils modernisaient la ville. En effet, toute l’histoire de l’urbanisme romain peut être interrogée sous l’angle du lien qui unit reconstruction matérielle de la ville, identité romaine et restauration d’un ordre politique.
Cet ouvrage collectif réunit seize contributions d’historiennes et historiens, archéologues, spécialistes de la littérature latine et historiennes et historiens de l’art, qui mettent en lumière l’impératif politique de la restauration à différentes époques et différentes échelles, du monument ou du quartier à l’espace urbain dans son ensemble. De l’Antiquité aux premières années du XXIe siècle, les notions de restauration ou de reconstruction se révèlent alors à la fois comme un moteur de l’urbanisme romain, un programme politique des pouvoirs publics et un idéal partagé ou contesté par les différents acteurs de la ville.