Les vestiges de Délos, connus par les navigateurs et les voyageurs dès le XVe s., puis explorés principalement par l’École française d’Athènes à partir de l’archéologie méditerranéenne. Convergeant avec de nombreux textes antiques, ils rendent compte de manière 1873, ont livré une documentation considérable qui constitue une référence dans l’archéologie méditerranéenne. Convergeant avec de nombreux textes antiques, ils rendent compte de manière exceptionnelle de l’évolution d’une civilisation, du début de l’époque archaïque jusqu’à l’Antiquité tardive, tant dans le domaine de la religion que des institutions, de l’économie et de la vie quotidienne. Au cœur des Cyclades, Délos partage avec d’autres îles de l’archipel un climat semi-aride et un faible relief sur lequel s’affrontent ou se succèdent de puissants vents du nord et du sud. Avec ses 3,5 km2 de superficie, elle pourrait paraître totalement insignifiante si elle n’était devenue, dès l’Antiquité et pour quelques siècles, l’un des centres de pouvoir politique, religieux et financier les plus importants du monde grec.
Pour le visiteur qui passe en bateau depuis Mykonos le long du rivage nord déchiqueté par l’érosion, le contraste avec les vestiges évocateurs du port et des sanctuaires antiques qui apparaissent peu après est frappant. C’est ce même contraste entre l’apparente stérilité du sol et la fabuleuse prospérité de l’île que tentaient aussi d’expliquer les mythes et légendes dont elle fut l’objet. Le grand sanctuaire d’Apollon qui s’est développé dans l’île constitue le cœur du système : tous les domaines d’activité de la vie délienne en dépendent, quelles que soient les évolutions qui se manifestent au fil des siècles. Depuis les premiers aménagements connus dans l’île au VIIe s. jusqu’à son abandon progressif au cours du VIe s. de notre ère, c’est l’histoire originale d’une communauté insulaire que l’on peut suivre et voir exister à travers les vestiges, dans les remous des grandes évolutions que connaît la Méditerranée orientale.