L’Asie Mineure est au centre du monde de Strabon, et le livre XIV de la Géographie, qui en boucle la description, un témoin majeur pour l’historien du sud et de l’ouest de la péninsule anatolienne : de fait, pour l’étude des différentes régions que sont l’Ionie, la Carie, la Lycie, la Pamphylie et la Cilicie, ainsi que Rhodes et Chypre, le livre XIV est une source inépuisable. Il n’est donc pas passé dans la tradition uniquement pour sa confédération lycienne, dont Montesquieu fit « un modèle d’une belle république fédérative », pour ses Cariens barbarophones, tant étudiés par les spécialistes d’Homère, ou encore pour son colosse de Rhodes, l’une des sept merveilles du monde, qui suscita l’intérêt des archéologues : c’est aussi l’abondance d’informations sur la terre et les hommes de ces contrées qui contribue à en faire l’un des livres les plus intéressants de la Géographie.

Il est un autre point caractéristique de ce livre, comme du reste des deux précédents : l’Asie Mineure y est peinte comme le centre de la culture grecque. En effet, alors que la description de la Grèce centrale ne livre que très peu de noms de philosophes, écrivains, savants et artistes, la géographie intellectuelle des régions ici traitées est d’une richesse sans précédent : c’est qu’une grande partie de l’expérience humaine et scientifique de Strabon est liée à l’Anatolie. Le livre XIV montre la familiarité de l’auteur avec la culture du monde où il est né, où il s’est formé, et dont il se sent partie intégrante. Pour l’étude de l’Asie Mineure, Strabon n’est donc pas seulement un géographe, mais aussi une source locale.

Après une notice sur ce livre et sa composition ainsi que sur l’histoire et l’établissement de son texte, ce volume en propose une nouvelle édition critique, traduite et commentée.

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