L'ALUBnF vous sollicite aujourd'hui votre soutien au sujet de la réforme des communications directes mise en place depuis le 2 mai 2022 par la Bibliothèque nationale de France.

I. La réforme des communications directes à la BnF : résumé

A la fin du mois de mars, alors que lectrices, lecteurs et personnels espéraient le retour à une situation de service public normale, la direction a annoncé qu'il n'y aurait pas de retour à une situation ante-covid du point de vue de la communication directe des documents.

Là où, jusqu'en mars 2020, la communication directe était possible en bibliothèque de recherche de l'ouverture à 9h jusqu'à 17h, elle est désormais restreinte au créneau 13h30-17h. Par ailleurs, pour bénéficier de ses documents réservés dès 9h le lendemain, il faudra les avoir commandés la veille avant 17h. Tous les documents réservés entre 17h et 20h (horaire limite de réservation possible pour le lendemain) seront destockés à partir de 13h en magasin et donc accessibles uniquement à partir de 14h environ.

Cette mesure témoigne d'une méconnaissance complète des pratiques de travail des chercheurs et chercheuses, et remet en cause ce qui faisait la valeur de la BnF aux yeux de ses usagers et usagères : la possibilité d'y mener des recherches complexes, aux ramifications imprévues, qui nécessitent de pouvoir consulter parfois de grandes quantités d'ouvrages non repérés à l’avance, dans un délai resserré.  

La réforme de la communication n’aura pas seulement un effet délétère sur les pratiques de recherche en faisant perdre aux lectrices et lecteurs un temps qu’ils ont de moins en moins, en créant des discriminations criantes entre Parisiens et non-Parisiens, chercheurs français et étrangers, entre parents et non-parents (et donc entre hommes et femmes), mais influera de façon tout aussi délétère sur les rythmes de travail des personnels de la BnF. Cette réforme intervient de plus au moment où la direction de la BnF choisit de revenir sur le compromis syndical de 2016 en accentuant la précarisation des agents chargés du service public. L'ALUBnF et les représentant-es élu-es des usagers de la BnF au conseil d'administration de l'institution apportent dans ce cadre leur plein soutien aux revendications des personnels et sont à leur côté dans une même défense du service public de la BnF.

II. L'opposition unanime des lectrices, lecteurs et personnels de la BnF à cette réforme

L'annonce de cette réforme puis sa mise en œuvre ont d'emblée suscité une opposition absolue des lectrices, lecteurs et des personnels de la BnF. Cette opposition s'est matérialisée du côté des lecteurs par :

- une pétition qui rassemble désormais plus de 15 000 signatures et qui est toujours ouverte à la signature : https://www.mesopinions.com/petition/art-culture/bibliotheque-nationale-france-retour-aux-communications/175704

- plusieurs communiqués et tribunes de l'ALUBnF et des représentant-es élu-es des usagers au CA de la BnF : communiqués de l'ALUBnF du 8 avril (https://academia.hypotheses.org/37796), du 12 avril (https://academia.hypotheses.org/37875), communiqué commun avec les personnels du 14 avril (https://academia.hypotheses.org/37996), courrier aux membres du comité technique de la BnF le 14 avril (https://academia.hypotheses.org/38064), communiqué commun des représentant-es élu-es des usagers et de l'ALUBnF du 28 avril (https://academia.hypotheses.org/38399), tribune parue dans Libération le 10 mai dernier : https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/la-bibliotheque-nationale-de-france-veut-contraindre-la-recherche-au-temps-partiel-20220510_B4FDUPJA2NAJLJNVBQIDVVYI7M/

- une campagne de courriels à la direction de la BnF et à la tutelle ministérielle de l'établissement.

Du côté des personnels, l'opposition s'est manifestée par plusieurs journées de grève (10, 17-18 et 23 mai). La grève a été reconduite pour le 24 mai avec une opération "gratuité" à destination du public. Une caisse de grève a été créée, elle peut être abondée des manières suivantes :

- contribution sur place à la caisse de grève au niveau du piquet de grève (hall Est du site Tolbiac de la BnF)
- chèque à l'ordre de la CGT BnF (avec précision au dos du chèque "Contribution à la caisse de grève") à adresser à : CGT BnF, Bibliothèque nationale de France, quai François Mauriac. 75706 Paris cedex 13
- contribution en ligne à la cagnotte "Caisse de grève" : https://www.lepotcommun.fr/pot/7qpwgjpn

III. Quelles actions à mener pour obtenir le retrait de cette réforme ?

L'ALUBnF a décidé de lancer l'opération Bibliothèque morte pour le vendredi 27 mai et c'est à ce sujet que nous vous sollicitons. Nous appelons ce jour-là les lectrices et lecteurs de la bibliothèque recherche de la BnF à boycotter l'établissement et à écrire à la direction de l'établissement ainsi qu'à la tutelle ministérielle (voir adresses électroniques ci-dessous) pour manifester leur opposition à cette réforme (voir plus bas une proposition de lettre-type). Accepteriez-vous de relayer cette initiative auprès de vos adhérents et de les inciter à y participer ?

Nous appelons aussi les sociétés savantes/associations disciplinaires à se manifester ce même jour, le 27 mai, auprès de la direction de la BnF et de la tutelle ministérielle, en leur adressant un communiqué de condamnation de la réforme des communications directes et de soutien au mouvement des lecteurs et des personnels (voir plus bas une proposition de communiqué-type). Nous invitons les sociétés savantes/associations disciplinaires à faire connaître dans la foulée ces communiqués sur leurs sites, à leurs adhérents et à la presse (voir liste plus bas). 

Votre soutien à cette initiative est essentiel à sa réussite.

IV. Documents annexes

a) Liste des adresses de la BnF et de la tutelle ministérielle : 

Sous forme de liste unique : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Avec copie aux adresses suivantes : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. (mettre ces adresses en copie est très important pour éviter que l'institution ne tente de passer sous silence la mobilisation ce jour-là).

Adresses avec le statut des interlocuteurs : Médiatrice du livre : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.,

Direction du livre et de la culture : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.,

Directeur général des médias et des industries culturelles : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.,

Présidente de la BnF : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.,

Directeur général de la BnF : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.,

Directrice des collections de la BnF : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.,

Directrice des publics de la BnF : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.,

Directeur et directeur adjointe de la communication de la BnF : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.,

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b) Proposition de courrier individuel type :

"Mesdames, Messieurs,

Lectrice / lecteur de la Bibliothèque nationale de France, j’ai appris avec une vive inquiétude et une véritable colère la mise en œuvre depuis le 2 mai dernier de la réforme des conditions de communications des documents en bibliothèque de recherche annoncée à la fin du mois de mars 2022 et contestée depuis l’origine. Comme 15 000 autres lectrices, lecteurs et ami-es de la BnF, j’ai signé la pétition demandant le retour aux communications directes selon les modalités en vigueur jusqu’en mars 2020 et le renoncement à l’augmentation du tarif du pass d’accès à la bibliothèque de recherche à partir de septembre 2022.

Cette mesure témoigne d’une méconnaissance de la pratique du métier de chercheur, et remet en cause ce qui faisait la valeur de la BnF aux yeux des chercheuses et chercheurs : la possibilité d’y mener des recherches complexes, aux ramifications souvent imprévues, qui nécessitent de pouvoir consulter parfois de grandes quantités d’ouvrages dans un délai resserré. Cette pratique exigeante de la recherche nécessite des moyens, et c’est la raison pour laquelle les usagers soutiennent, depuis des années, les demandes des syndicats de personnels visant à limiter la suppression de postes et la précarisation de leurs métiers, qui est inacceptable pour un service public comme la Bibliothèque nationale de France.

Tout cela, les lectrices et les lecteurs n’ont cessé de le rappeler depuis de longues semaines. À leurs arguments fondés sur l’expérience de la recherche et à leurs demandes réitérées d’abandon de cette réforme contraire aux besoins de la recherche et aux missions d’un établissement public national, la direction de la Bibliothèque nationale de France n’a cessé d’opposer une fin de non recevoir, délégitimant d’un revers de main comme « excessif » et donc « insignifiant » le mouvement né du rejet de cette dégradation du service public.

Par la présente, lectrice / lecteur de la Bibliothèque nationale de France, je réaffirme donc mon opposition absolue à cette réforme que la direction prétend imposer au public de la bibliothèque de recherche et à ses personnels. J’affirme mon soutien sans réserve à la mobilisation des personnels de la bibliothèque en lutte pour la défense du service public de la culture. Pour toutes ces raisons que je ferai publiquement connaître, ce vendredi 27 mai, comme tant d’autres lectrices et lecteurs, je boycotterai la bibliothèque de recherche de la Bibliothèque nationale de France.

Veuillez recevoir, Mesdames, Messieurs, mes salutations indignées."

c) Proposition de motion associative type :

"La Société/L’Association XXX exprime son indignation face à la réforme des communications directes de documents en bibliothèque de recherche mise en œuvre depuis le 2 mai 2022 par la Bibliothèque nationale de France. Alors que chercheuses et chercheurs aspiraient, après deux ans de contraintes considérables sur leurs travaux, à retrouver un fonctionnement le plus normal possible, la décision de restreindre la communication directe des documents aux seuls après-midis de 13h30 à 17h constitue un recul considérable des conditions d’accueil en bibliothèque de recherche et une entrave au déroulement même de toute recherche.

La Société/L’Association XXX s’inquiète en outre de la dégradation des conditions de travail des personnels entraînée par cette réforme, dégradation qui ne leur permettra plus de répondre comme il se doit à deux des missions statutaires de la Bibliothèque nationale de France : assurer l’accès du plus grand nombre aux collections d’une part, et participer à l’activité scientifique nationale et internationale d’autre part.

La Société/L’Association XXX exprime le vœu que la direction de la Bibliothèque nationale de France renonce au plus vite à cette réforme et revienne aux conditions d’accueil des lectrices et lecteurs de la bibliothèque de recherche en vigueur avant le mois de mars 2020. Elle apporte son soutien à la mobilisation en cours des lectrices, lecteurs et des personnels."

d) Liste de contacts de presse (indicative et non exhaustive) :

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Pour l'ALUBnF,
Francisco Roa Bastos, cofondateur et ancien représentant des usagers de la BnF (2013-2016), maître de conférences en science politique (Université de Strasbourg)
Nathalie Sage Pranchère, cofondatrice et ancienne représentante des usagers de la BnF (2016-2019), chargée de recherche au CNRS (Laboratoire SPHERE)


Association des lecteurs et usagers de la Bibliothèque nationale de France (ALUBnF)
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Association loi de 1901, non soumise à la TVA, déclarée le 25 juin 2013
Numéro RNA : W751220300