Tite-Live affirme que les magistrats romains n’avaient pas le droit de conclure un traité (foedus) sans l’aval du peuple romain et sans recourir au cérémonial des fétiaux, qui incluait la mise à mort d’un porcelet à l’aide d’une pierre de silex. Il soutient que tous les traités ont été conclus de cette façon depuis le règne de Tullus Hostilius. Les Modernes ont accordé foi à ces propos et en ont déduit que les magistrats ne pouvaient conclure que des accords provisoires ou à caractère privé. En réalité, les Romains ont pratiqué d’autres rites pour valider les traités sous la République, accomplis par des magistrats. Leurs serments avaient la même valeur contraignante pour le peuple romain que le serment des fétiaux ; ces foedera étaient valables dès l’instant où les serments avaient été échangés, même s’ils n’avaient pas été ratifiés par le Sénat et le peuple.

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Placés à la tête de l'ensemble de l'Empire romain, les triumvirs, puis Auguste furent assistés dans leurs tâches par des membres de l'aristocratie, qui étaient des sénateurs et qui continuaient à faire carrière en gravissant les échelons du cursus honorum.

Cet ouvrage passe en revue les différentes étapes en montrant comment les triumvirs, puis Auguste reconfigurèrent le système républicain en ajoutant systématiquement de nouvelles fonctions (vigintivirat, légation, proconsulat, préfecture de la Ville) et en redéfinissant les anciennes magistratures (questure, édilité, tribunat de la plèbe, préture, consulat, censure). Cette réflexion collective est un des résultats du programme de recherche sur l'aristocratie augustéenne qui vise à établir les fastes sénatoriaux des époques triumvirale et augustéenne (le « Broughton augustéen ») et qui rassemble une quinzaine d'enseignants-chercheurs. Associant une démarche institutionnelle à une approche prosopographique, elle offre la première analyse approfondie du fonctionnement du cursus honorum à une époque déterminée.

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Comme en écho aux crises de nos sociétés contemporaines, cet ouvrage est le premier volume issu d’un programme quinquennal (ANHIMA/Paris 1) qui s’est donné pour mission de reconsidérer deux moments décisifs de la République romaine : la deuxième guerre punique et les guerres civiles.

Unanimement considérés par les sources comme des « événements » traumatiques, la guerre contre Hannibal comme les conflits entre imperatores seraient des moments au cours desquels les Romains auraient fait preuve d’une remarquable résilience, mais quels sont précisément les mécanismes et les évolutions qui ont été mis en place par la société romaine ? Quelle est l’intensité des changements que ces conflits ont provoqués pour l’histoire de la République ? Ce premier volume s’intéresse aux recompositions mises en œuvre dans les champs militaire et politique.

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Au milieu du XIXe siècle apparaît un nouveau média qui documente les sites et monuments antiques : la photographie. Sources historiques de grande valeur, ces vues sont devenues objets d’étude pour les choix esthétiques dont elles relèvent, leur contribution à l’élaboration et la diffusion des savoirs, leur rôle dans la formation d’un imaginaire et dans la « réception » de l’Antiquité, mais aussi leur dimension commerciale dans l’histoire du tourisme autour de la Méditerranée.

De l’Afrique du Nord à la Perse, en passant par Pompéi, Rome, la Grèce, la France et l’Égypte, nous suivons les photographes dans les vestiges antiques du Bassin méditerranéen à travers des fonds inédits, pour comprendre leurs motivations, leurs démarches, et parfois leurs difficultés. Ces vues d’une grande précision se multiplient au cours des décennies, documentant les nouvelles découvertes et les mises en valeur d’un patrimoine qu’on entend préserver de la destruction. Ces études posent avec acuité la question de la délité et de l’objectivité du témoignage de la photographie dans l’histoire de l’archéologie, mais aussi la question de la définition de la ruine, où science et pittoresque se côtoient, non sans émotion.

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La guerre antique est bien plus qu’une affaire cantonnée au domaine militaire : c’est un fait total, à la fois politique, social, culturel, qui structure durablement les sociétés qui la font ou qui cherchent à s’en prémunir. Le livre de Thierry Lucas entend traiter de front cette question majeure à travers le cas de la Béotie aux époques classique et hellénistique, sur le temps long, au cours de cinq chapitres thématiques. L’enquête prend appui sur les récits de bataille de l’époque classique, qui donnent un aperçu du fonctionnement de l’armée béotienne au moment de la guerre du Péloponnèse et de la période d’hégémonie thébaine, et sur la riche documentation épigraphique de l’époque hellénistique. Ces données, croisées avec les apports de l’archéologie, de l’iconographie ou de la numismatique, permettent de dresser le tableau d’un système militaire qui imprégnait l’ensemble de la société béotienne, qu’il s’agisse des institutions politiques, de la religion ou encore de la culture. Même pour l’époque hellénistique, malgré le rôle en retrait de la Confédération sur la scène internationale, les sources épigraphiques nous montrent un koinon doté d’organes militaires bien rodés et pleinement fonctionnels, constamment adaptés aux évolutions des pratiques guerrières, et adossé à une culture militaire. Cet ouvrage propose en somme, pour la première fois, une synthèse complète, inscrite dans le temps long, sur un système militaire fédéral antique. Il serait trompeur d’y voir simplement un volume de plus d’études béotiennes : bien plus qu’une analyse strictement régionale, ce travail constitue un véritable paradigme d’histoire militaire pour le monde grec.

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Le nouveau volume de Topoi comporte un dossier rassemblant les actes de la table ronde internationale De l’araméen en lettres grecques, organisée à Lyon par le laboratoire Hisoma et l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo) en novembre 2021.

Les contributions font dialoguer des hellénistes avec des spécialistes des langues sémitiques, afin de dresser un bilan des interférences linguistiques entre araméen et grec au Proche-Orient sous l’Empire romain. Le dossier comprend notamment la première édition du dossier épigraphique du Tombeau du Fondateur de Capitolias.

Un dossier sur les fleuves ainsi que d’autres articles complètent le premier fascicule, tandis que le second rassemble plus de 50 comptes rendus (Mondes grec et romain, Orient ancien, Proche-Orient hellénistique, romain et byzantin, Égypte antique, Péninsule arabique, Monde islamique, Asie centrale et océan Indien).

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Au cours de la période de l’Indépendance, les hiéropes – magistrats de Délos chargés de gérer les biens sacrés – devaient chaque année rédiger un inventaire des offrandes consacrées à Apollon et à d’autres divinités. Ils les faisaient ensuite graver sur des stèles que les fouilleurs de l’École française d’Athènes ont exhumées bien des siècles plus tard. Publiés par Félix Dürrbach, ces textes sont riches en données très diverses. Dans une thèse soutenue en 1959, Jacques Tréheux a traité de tout ce qui concernait les collections de vases, ce qui l’a conduit à analyser de manière critique les inscriptions publiées en IG XI 2 puis dans la collection des ID. Son étude porte principalement sur les inventaires de l’Hiéropoion et de la Chalcothèque.

J. Tréheux aurait souhaité étendre cette étude à l’ensemble des inventaires ; mais son travail est demeuré inachevé. Du moins les sept chapitres rassemblés ici en apprennent-ils beaucoup à la fois sur la gestion des offrandes, sur la rédaction des premiers inventaires et sur un certain nombre de termes employés par les hiéropes – dont il a su préciser le sens. Des addenda et corrigenda dus à Pierre Charneux ainsi que des indices détaillés en facilitent la lecture et la consultation.

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Les noms, les images et les récits sont intimement liés et volontiers polysémiques. En tant qu’éléments d’information sur les dieux, ils véhiculent des fragments de connaissance et constituent autant de tentatives d’interprétation de la complexité multiforme du monde divin. Dans ce que Robert Parker décrit comme un « archipel », les images et les récits sont comme des boussoles qui facilitent la cartographie des dieux. Les différentes contributions rassemblées dans ce volume, traitant des mondes grec et sémitique (les deux principaux domaines abordés dans le projet « Mapping Ancient Polytheisms »), explorent les connexions mais aussi les divergences existant entre ces différentes sémantiques, afin de mettre en évidence les spécificités et les points communs entre langage onomastique et langage iconographique.

L’ouvrage est en libre accès sur le site de l’éditeur.

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Le tirage au sort, appelé sors ou sortitio en latin, occupait une place centrale dans la vie de la Rome républicaine et impériale. Très fréquent dans la sphère privée ou dans les sanctuaires oraculaires, il était aussi au cœur du fonctionnement des institutions et servait à sélectionner des citoyens ou à répartir entre eux des fonctions. Cet ouvrage retrace l’histoire de l’un des tirages au sort les plus cruciaux pour la cité romaine : celui des provinces.

Cette sortitio, faite par les consuls et les préteurs, permettait en effet de répartir le commandement des armées et les principales tâches juridiques, judiciaires et administratives à Rome et dans l’Empire romain entre les magistrats curules. Elle limitait ainsi les effets délétères de la compétition aristocratique et la corruption. À partir d’un corpus mêlant sources littéraires, épigraphiques, numismatiques et archéologiques, cette étude présente les règles qui encadraient le tirage au sort des provinces (coutumes, lois, sénatus-consultes) et la manière dont ce rituel était effectué et perçu. Plus largement, elle interroge la place et le rôle qui étaient réservés au hasard dans la vie et la culture politiques romaines, et les significations religieuses et sociopolitiques que lui prêtaient les Romains.

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Mireille Corbier (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.), directeur de LAnnée épigraphique, fait savoir que L’Année épigraphique 2020 (1720 notices et 1043 pages dont 234 pages d’index) a été publiée en août 2023 et est disponible. Les commandes doivent être adressées aux Presses Universitaires de France (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.).

Dans son recueil d’Aenigmata, le poète latin Symp(h)osius (IVe–Ve s.) fait précéder chaque énoncé d’un titre qui en indique la solution. Cette disposition, inhabituelle, semble priver le lectorat du processus de réflexion nécessaire à un réel jeu énigmatique. Pierre Siegenthaler propose de réévaluer l’expérience ludique qu’un tel livre pouvait malgré tout offrir. À travers une étude sélective du corpus, il démontre que Symposius a mis en place différentes stratégies visant à guider son lector vers une interprétation alternative – et souvent autoréflexive – du texte. La résolution de ce jeu cryptique permet d’accéder à un discours dissimulé par le poète et de mieux cerner son projet littéraire. L'étude offre également une nouvelle traduction française des Aenigmata, œuvre rarement rendue accessible dans cette langue.

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Plus de quarante ans après la dernière monographie sur Crassus, ce livre revient, avec une analyse renouvelée et minutieuse des sources antiques, sur l’expérience politique de ce protagoniste de la République. Le résultat est un portrait inédit, où sa conception et son activité politiques sont replacées dans le cadre familial et dans le contexte historique de son temps. L’objectif de cette étude est loin d’être une réhabilitation de Crassus ; il s'agit plutôt de soumettre les stéréotypes à une critique sévère, afin de mieux cerner les mécanismes du pouvoir ainsi que du système institutionnel romain.

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Le catalogue qui accompagne et complète l’exposition est une vaste œuvre collective, confrontant le regard des spécialistes de chaque période. Il propose une synthèse originale et dense, très richement illustrée, destiné aussi bien au grand public qu’aux spécialistes.

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Rédigé par Choukri Hmed, professeur de sociologie à l'Université Paris Cité et Antoine Perrier, chargé de recherche au CNRS (Centre Jacques Berque, Rabat), avec l’appui d’un groupe de travail élargi, ce Livre blanc établit un bilan inédit des études sur le Maghreb en France depuis une soixantaine d’années et souligne les atouts et les faiblesses de ce champ d’études en matière d’enseignement, de recherche, de publications et de partenariats. Il repose sur une large enquête quantitative et qualitative, menée au cours de l’année 2022 par le GIS Moyen-Orient et Mondes musulmans (UAR CNRS 2999) auprès de 300 chercheurs et enseignants-chercheurs (doctorants, docteurs sans poste, postdoctorants, titulaires de l’ESR, émérites et retraités) dont les travaux portent ou ont porté sur le Maghreb. Il formule un ensemble de recommandations précises au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, ainsi qu'au CNRS, pour lui donner une nouvelle dynamique et remédier à ses faiblesses persistantes, notamment d’ordre linguistique, dans un contexte de recul de la recherche française au Maghreb.

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La collection Libera Res Publica publie des monographies sur la Rome républicaine. L'accent est mis sur les aspects institutionnels, politiques, sociaux, économiques, historiographiques, culturels et de genre de la République romaine. La collection accueille des publications en anglais, français, allemand, espagnol et italien. Elle accueillera bientôt son dixième volume.

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