de 10 h 00 à 11 h 45. Étaient présents : Patrice Brun (Antiquisants), Régine Le Jan (Médiévistes), Lucien Bély (Modernistes), Jean-Claude Yon (Contemporanéistes).

L'entrevue a montré une divergence d'approche entre les président(e)s des sociétés d'historiens : pour nos trois collègues, la réforme est inéluctable – pour l'un d'eux, elle est même souhaitable ; le ministre s'est d'ailleurs félicité de la qualité de nos discussions.

Un cadre national (pour l'instant) :

Le concours sera national, avec un programme national. Le jury sera pour l'instant national – j'insiste sur ce « pour l'instant ». MS a dit que c'était actuellement le système le plus simple mais n'a pas fermé la porte à des concours par académie dans un futur non encore défini.

Niveau de recrutement :

Pour le reste, nous avons eu des confirmations. Les concours se feront avec un master en voie d'acquisition, c'est-à-dire qu'il faudra, pour s'inscrire en CRPE, CAPES ou Agrégation, posséder un M1 et avoir son M2 pour valider le concours la même année que celui-ci (ou l'année précédente). Les universités (mais aussi les IUFM) devront proposer des nouveaux parcours de master (et de licence), mais il ne semble pas que des moyens supplémentaires soient mis à disposition des établissements. MS nous a dit que ce n'était pas de son ressort et que nous devions faire pression auprès du ministère des Universités.

Calendrier :

Le calendrier demeure ce qu'il nous avait été présenté en avril, avec quelques précisions et des imprécisions supplémentaires. L'écrit du CAPES aura lieu à la fin du semestre 1 du M2 (janvier ?). La validation du semestre 1 pourrait être réalisée par des notes obtenues lors des concours blancs (chaque université sera libre de faire ce qu'elle veut). Au semestre 2, il doit y avoir place pour des stages dans les classes pour une pratique accompagnée (3 à 6 semaines environ) qui restera sur la base du volontariat (ou du nombre de places disponibles dans les classes ?). Le contenu de ces stages sera défini par l'Université, mais le ministère établira un cahier des charges. On peut d'ailleurs envisager une progression dans ces stages depuis la licence (ce qui va imposer un parcours spécifique en licence). Des enseignants « référents » serviraient de tuteurs dans les classes. Le M2 peut parfaitement se solder par un mémoire, qui serait donc réalisé en quatre mois... Quand l'oral aura-t-il lieu ? On est dans le vague (mai, juin ou juillet ?).

Contenu des épreuves :

Le Ministère n'est pas très chaud pour laisser une grosse place aux épreuves disciplinaires. « Le niveau disciplinaire est du ressort des Universités et est bien entendu acquis en licence : sinon, vous ne donneriez pas une licence à vos étudiants » : phrase déjà utilisée en 1990 par Allègre.
Une à deux épreuves à l'écrit (deux en principe pour nous, qui sommes bivalents). Pour l'oral, MS pense à deux épreuves, définies dans la déclaration du Ministère : épreuve de didactique (comment faire un cours ou une progression) et épreuve de « connaissance du système éducatif ». Nous avons collectivement émis l'idée qu'il est indispensable de concevoir une leçon dans une matière (H ou G) et une épreuve de didactique dans l'autre discipline.
Nous avons néanmoins demandé qu'il y ait trois épreuves à l'oral dont une leçon de spécialité, une épreuve sur dossier dans l'autre discipline et leur troisième épreuve sur la « connaissance du système éducatif » qui serait une étude d'un cas concret sur ce qui aurait été vu dans le cadre du stage (projets d'établissement...). A plusieurs reprises, MS a parlé « d'entretien d'embauche » pour définir cette épreuve... Cette épreuve nécessitera la présence au jury de professionnels tels que chefs d'établissement, IEN etc. L'idée d'une troisième épreuve a été enregistrée par MS mais non avalisée – le ministère n'est pas sur cette base. J'ai l'impression qu'elle pourrait faire l'objet d'une certaine marge de négociation pour nous qui, une fois encore, sommes bivalents. En tout cas, on n'en est pas encore à la définition des coefficients, mais le ministère ne veut pas que cette épreuve « administrative » compte pour rien ou presque dans le coefficient total.

Période de transition :

Le concours réformé aura lieu en 2010. Ceux qui passeront le CAPES en 2009 devront passer un M1 (s'ils ne l'ont pas encore) car s'ils échouent au concours 2009, ils ne pourront plus passer celui de 2010. A moins que l'Université ne décide d'accorder le M1 sur des épreuves de suivi de Capes (concours blancs...).

Agrégation :

MS a assuré que rien ne devait changer s'agissant de ce concours, sauf qu'il faudra également avoir un « master en cours d'acquisition ». Sans changement de programmes ni de calendrier, comment imaginer un M2 fait entre l'écrit et l'oral ?
Certains de mes collègues ont été dans le sens du ministre, en disant que l'on pourrait toujours commencer le mémoire en M1 (en même temps que l'on commencerait à préparer les épreuves du concours et que l'on suivrait les cours de M1). J'ai précisé pour ma part que cela me semblait impossible. MS a fini par nous dire que le plus simple – mais le ministère ne le dira ni ne l'écrira car il reste sur cette base du master en voie d'acquisition – serait bien sûr que les candidats aient déjà leur M2. Moyen comme un autre de recruter à Bac + 5 sans le salaire afférent. Mais c'est en effet la solution la plus simple qui, entre nous cette fois, permettrait de sauver les 'M2 recherche' dans les universités qui pourraient continuer à préparer l'agrégation. Avec un nombre de postes de plus en plus faible, on voit que leur nombre va évidemment se réduire.

Les aspects pratiques (contenu des épreuves) doivent être discutés par la suite. Des groupes de travail par matière vont être mis en place avec l'IG. Nous avons demandé à en faire partie et j'ai pris contact avec Laurent Wirth.

Patrice Brun