Paris, le 22 février 2021

La société des professeurs d’histoire ancienne de l’université (SoPHAU), la société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public (SHMESP), l’association des historiens modernistes des universités françaises (AHMUF) et l’association des historiens contemporanéistes de l’enseignement supérieur et de la recherche (AHCESR) expriment leurs plus vives préoccupations face aux propos tenus par Madame Frédérique Vidal, ministre chargée de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, évoquant un supposé "islamo-gauchisme" qui "gangrène[rait] la société dans son ensemble" et auquel "l’université [ne serait] pas imperméable". La SoPHAU, la SHMESP, l’AHMUF et l’AHCESR se joignent fermement à de nombreuses autres associations et instances (CP-CNU, CNRS, Alliance Athéna) pour rappeler le principe d’indépendance des enseignants-chercheurs et que, particulièrement en sciences humaines, le choix de leurs objets de recherche et de leurs méthodes de travail ne doit faire l'objet d'aucune forme de pression ou d'intimidation de la part du pouvoir politique. Enfin, elles déplorent cette instrumentalisation politicienne, signe d'une marque de défiance envers la communauté des enseignants et chercheurs. Les libertés académiques ne sont pas négociables et ne le seront jamais.