Paris, le 21 avril 2022

Déclaration des associations d’historiennes et d’historiens de l’enseignement supérieur et de la recherche

Les quatre associations d’historiennes et d’historiens de l’enseignement supérieur et de la recherche (SoPHAU, SHMESP, AHMUF, H2C), tiennent à exprimer leur inquiétude face à la réforme des modalités de communication des documents projetée par la direction de la Bibliothèque nationale de France, qui vise à restreindre radicalement la communication directe des documents à la tranche horaire 13h30-17h, et ce dès le 2 mai 2022.

Les quatre associations apportent leur soutien à la mobilisation en cours contre un système qui aurait des conséquences très lourdes sur l'activité de recherche de ses membres, ralentissant le travail de toutes et tous sur les très riches collections d'ouvrages, de périodiques, de fonds privés conservés par la BnF. Celles et ceux qui habitent en dehors de la région parisienne en particulier se verraient confrontés à des contraintes telles qu'elles rendent concrètement impossible de nombreux projets de recherche.

La BnF est une institution au rayonnement international, la source nourricière d'une multitude de travaux. Il importe qu'elle le reste.

Dans un communiqué de presse, Julien Aubert et Damien Abad, députés LR, demandent l’ouverture d’une mission d’information sur “les dérives idéologiques dans les milieux universitaires”, dans le prolongement des propos du Ministre de l’Education Nationale sur “l’islamo-gauchisme” qui, selon lui, ferait florès dans les universités. Montant encore d’un cran, Julien Aubert a publié hier, jeudi 26 novembre, les noms et les comptes Twitter de sept enseignants-chercheurs, nommément ciblés et livrés à la vindicte publique. Cette dénonciation calomnieuse s’ajoute aux propos tenus par la rédaction du journal Valeurs actuelles à l’encontre du Président nouvellement élu de l’université Sorbonne Paris Nord. On ne saurait tolérer de telles méthodes d’intimidation ni des procédés qui relèvent d’une chasse aux sorcières. Ces pratiques doivent être dénoncées avec la plus grande vigueur.

Le bureau de la CP-CNU apporte son soutien inconditionnel à ces collègues atteints dans leur intégrité morale, soit deux présidents d’université, quatre Maîtresses de conférences, dont l’une en poste aux Etats-Unis, un Maître de conférences à la retraite, et une professeure des Universités. Nous demandons que nos collègues bénéficient du soutien de leurs établissements et du Ministère, y compris en cas de procédure judiciaire.

Communiqué original sous ce lien

 

Paris, le 17 octobre 2020

Communiqué

Les quatre Sociétés d’enseignants historiens du Supérieur (SoPHAU, SHMESP, AHMUF, AHCESR) expriment toute l’horreur qu’elles ressentent après l’assassinat de leur collègue professeur dans un collège de Conflans Sainte-Honorine. Cet acte de fanatisme fait tragiquement mesurer tout le prix que doivent attacher l’Etat et la société française à l’enseignement des savoirs critiques. Nous exprimons aux proches, aux collègues et aux élèves du professeur défunt nos condoléances. Plus largement,  nous adressons un message de soutien à nos collègues enseignants du primaire et du secondaire, premiers acteurs de la transmission des principes de la laïcité, premiers engagés sur le terrain de la diffusion des connaissances et premiers exposés aux ravages de l’obscurantisme.

Sylvie Pittia, Présidente de la Société des Professeurs d’Histoire Ancienne de l’Université
Dominique Valérian, Président de la Société des Historiens Médiévistes de l’Enseignement Supérieur Public
Nicolas Le Roux, Président de l’Association des Historiens Modernistes des Universités françaises
Clément Thibaud, Président de l’Association des Historiens Contemporanéistes de l’Enseignement et de la Recherche