A la suite de la publication du rapport ministériel dit "Rapport Blaise-Gilli-Desbiolles" sur les procédures de recrutement des enseignants-chercheurs, la CP-CNU a diffusé un communiqué le 28 avril. Lire sous ce lien.
La CP-CNU précise par la voix de sa présidente : « Les décrets qui émaneront de cette concertation risquent d’aboutir à une transformation radicale et entièrement centrée sur les universités autonomes de l’Université française. Nous nous inquiétons du devenir du CNU, instance nationale et indépendante, dans la perspective de missions qui ne seraient plus que consultatives ou de suivi de carrière. C’est pourquoi nous demandons que ce rapport ne soit que le début d’une véritable concertation à laquelle participeront, autour d’une même table, les différents acteurs de l’ESR. »
Motion de la 21e section CNUe section CNU
Alors que la France se trouve dans une situation d’état d’urgence sanitaire, et que les enseignants chercheurs étaient pleinement engagés à répondre aux défis posés par cette situation inédite et à la détresse étudiante à laquelle le ministère a été sourd pendant des mois, la LPR a été votée sans aucune concertation avec le CNU ou les sociétés savantes qui représentent les enseignants chercheurs. La 21e section ne peut que constater et vivement regretter le mépris opposé par le ministère et le gouvernement à leurs demandes, à leurs propositions et à l’expression renouvelée de leurs inquiétudes et de leur opposition à ce projet de loi. De plus, les amendements qui y ont été ajoutés dans la précipitation ont directement remis en cause le CNU et ses missions.
La 21e section du CNU rappelle son attachement aux missions nationales du CNU, instance garante d’équité, d’impartialité, d’expertise et de collégialité dans l’appréciation des différents aspects de la carrière des enseignants-chercheurs. La manière dont a été mise en œuvre la fin du processus de qualification des MCF titulaires aux fonctions de Professeurs des Universités alors que le processus d’évaluation était déjà engagé a été brutale et méprisante. De nombreux collègues qui avaient déposé leurs dossiers pour évaluation, loin de se réjouir de n’avoir pas à être évalués par le CNU, se sont élevés contre l’arrêt subit d’une procédure à laquelle ils étaient attachés.
La 21e section, indignée par le traitement qui a été réservé à l’université, à ses personnels et à ses étudiants durant les derniers mois, demande instamment que le CNU soit étroitement associé à tout projet relatif à l’enseignement supérieur et à la recherche. Elle souhaite se comporter en force de proposition, et s’émeut de ne pas être considérée comme telle. La 21e section du CNU est prête à s’investir dans toute action qui soit à même d’assurer le traitement équitable sur tout le territoire de la République des étudiants de plus en plus nombreux qui y sont formés. Les dernières décisions, derrière une apparente recherche de compétitivité, suscitent une compétition de fusions et appels à projets qui organisent des inégalités croissantes entre établissements et entre territoires. Chronophages et coûteux, ces procédés multiplient les tâches administratives au détriment des missions de formation et de recherche des enseignants chercheurs au contraire des effets annoncés de promotion de la recherche française au niveau international.
La 21e section rappelle par ailleurs que les sciences humaines ont tout leur rôle à jouer dans une vraie promotion de la formation comme de la recherche. Leur rôle dans la formation à l’esprit critique et dans l’analyse des relations complexes entre environnement, activités humaines et interactions sociales est rendu plus visible encore par les crises actuelles.
Pour préserver l’avenir de la recherche et de l’Université nous restons mobilisés
Motion votée à l’unanimité, le 5 février 2021
Le communiqué est disponible ci-dessous et sous ce lien.
Communiqué du bureau de la CP-CNU
26 octobre 2020
Lors d’une audition au Sénat le 22 octobre dernier, Monsieur le ministre de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports a affirmé qu’« il y a des courants islamo-gauchistes très puissants dans les secteurs de l’enseignement supérieur qui commettent des dégâts sur les esprits. Et cela conduit à certains problèmes, que vous êtes en train de constater ».
Monsieur Blanquer a réitéré ces propos dans plusieurs médias dans les jours qui ont suivi.
Le bureau de la Commission Permanente du Conseil National des Universités (CP-CNU) s’indigne de la tenue et de la teneur de tels propos, insultants pour la communauté universitaire. Ils traduisent une attaque et un mépris des fondements du travail universitaire, travail basé sur le débat et l’analyse critique. Ces déclarations, établissant un lien de causalité entre les activités universitaires et une actualité effroyable, constituent une accusation publique intolérable et non fondée.
La décision du Conseil constitutionnel sur la loi de programmation de la recherche est consultable ici : https://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/2020/2020810DC.htm
La CP-CNU a réagi le 23 décembre 2020, par la voix de sa présidente, Sylvie Bauer :
Deux articles (seulement) sont déclarés inconstitutionnels : article 38, instituant un délit réprimant l'intrusion dans l'enceinte d'un établissement d'enseignement supérieur, et article 42, relatif à l'importation et à l'exportation, à des fins de recherche, de restes du corps humain.
Pour celles et ceux qui le peuvent, nous vous proposons de nous retrouver le jeudi 14 janvier Place de la Sorbonne à Paris, où nous lirons une déclaration relative aux conséquences de la LPR sur notre métier. Nous allons annoncer cette action prochainement et vous enverrons le texte de la déclaration lorsqu'il sera rédigé.
Les principaux points abordés sont :
- l'absence de directives claires pour la rentrée
- l' "hybridation" et la "scénarisation", de fausses solutions
- l'augmentation des effectifs étudiants sans moyens supplémentaires
- l'examen de la LPR en procédure accéléré et l’absence de réel dialogue social
Le bureau de la CP-CNU a publié dans le journal Le Monde le 19 juin 2020 une tribune sur la rentrée à distance. La CP-CNU, consciente des risques sanitaires encourus à cause du COVID et de la nécessité de maintenir un suivi des formations à distance dans le cas d'une crise sanitaire, s'inquiète de la préparation d'une rentrée "en distanciel" ou "hybride" et du risque de pérennisation de cours hors de la présence des étudiants. A la sortie du confinement, elle réaffirme son "attachement à des cours incarnés, à des campus habités et à la place du lien social sur lequel se fondent les activités universitaires".
La tribune est disponible sous ce lien.